Trente-quatre personnes tuées par
des ex-Séléka à Mbrès en Centrafrique par les ex-rebelles de la
Séléka
BANGUI, Reuters, 16 août 2014 - Trente-quatre
habitants de Mbrès, dans le centre de la République centrafricaine, et de
villages environnants ont été tués cette semaine par des ex-rebelles de la
Séléka et des membres d'une tribu locale, a-t-on appris samedi auprès des
autorités locales.
Le mouvement, coalition a dominante musulmane qui
a pris le pouvoir en mars 2013 avant de le rendre sous la pression
internationale à un gouvernement intérimaire, a promis d'enquêter et de punir
les coupables s'ils sont issus de ses rangs.
"Des combattants de la Séléka et certains Fulani
ont tiré sur les victimes à bout portant, les ont égorgées ou pendues", a
déclaré Bienvenue Sarapata, maire de Mbrès, interrogé par Reuters.
"Trois jeunes ont été pendus mercredi après-midi.
D'autres villageois ont été assassinés dans le centre", a-t-il poursuivi,
ajoutant qu'il avait lui-même dû fuir jusqu'à la localité voisine de
Kaga-Bandora avec plusieurs centaines de personnes.
Sa première adjointe, Christine Ouadjapou, a quant
à elle fait état de 34 morts entre le 10 et le 15 août.
Les tensions entre communautés restent vives plus
d'un an après le coup d'Etat, qui avait été suivi d'exactions commises contre
les civils, notamment chrétiens.
Cette vague de violences a entraîné l'émergence
des "anti-balaka", des milices d'autodéfense majoritairement chrétiennes, qui
s'en sont prises en retour aux populations musulmanes.
La Séléka a signé le 24 juillet un cessez-le-feu
avec les milices chrétiennes après avoir renoncé à sa demande de scission du
pays en deux entités sur une base religieuse.
La France a dépêché 2.000 soldats en RCA en
soutien des 6.000 hommes de la Misca, la force africaine de maintien de la
paix.
(Crispin
Dembassa-Kette, Jean-Philippe Lefief pour le service
français)
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Nouveau massacre en Centrafrique, le cessez-le-feu
encore un peu plus menacé
Le Monde.fr avec AFP, 16août 2014
Plus d'une trentaine
de villageois ont été massacrés dans le nord de la Centrafrique entre le 13 et le 15 août,
nouvelle violation sanglante du très fragile cessez-le-feu signé fin juillet
dans le pays, toujours en attente d'un nouveau gouvernement.
« Au moins 34 personnes ont été tuées entre
le 13 et 15 août dans la région de M'brés [400 km au nord de Bangui] par des
hommes armés identifiés par les habitants comme des ex-rebelles Séléka et des
Peuls armés », a indiqué un officier de la force africaine Misca.
« D'après les habitants fuyant ces
villages, les assaillants tirent à bout portant sur leurs victimes et les
poursuivent dans leur fuite en brousse. Certaines des victimes sont mortes par
pendaison, d'autres ont été battues et torturées à mort », a
expliqué cet officier, s'exprimant
sous couvert d'anonymat.
« NETTOYER » DES
VILLAGES
« Les assaillants sont à pied, ou bien sur
des motos. (...) Ils disent qu'ils vont nettoyer huit villages sur l'axe
M'brés-Ndélé-Bakala avant le 15 septembre prochain [date du déploiement
d'une force de l'ONU] », a raconté un habitant réfugié à
Kaga-Bandoro.
Ces
violences marquent une nouvelle violation du très fragile accord de
cessez-le-feu signé au forceps fin juillet à Brazzaville entre représentants de
l'ex-Séléka et des milices anti-balaka, et censé relancer la transition politique en panne. Elles se déroulent à un
moment très sensible, alors que le pays attend depuis des jours la formation d'un nouveau gouvernement de
transition renouvelé et « élargi », qui doit inclure des représentants des groupes
armés, dont des membres de l'ex-Séléka.